Maman, qu’est-ce qu’on mange ?

Si vous êtes mère au foyer à tout gérer, vous allez vous reconnaître dans ce petit clin d’œil. Et si vous bossez dans un bureau, cela vous concerne aussi, bien sûr.
De tout temps, la femme a du faire la cuisine et décider du repas. Il y a fort à parier que c’était pareil à l’époque des hommes préhistoriques sauf que le choix était vite fait, vu qu’il fallait chasser et que les supermarchés étaient loin d’être inventés.

Alors entre cerf, mammouth ou saumon, la diversité ne s’invitait pas au menu dans les grottes d’une époque très (très) lointaine.La femme préhistorique se contentait donc de préparer de la viande ou du poisson. Et puis c’est tout.
La femme moderne doit, en revanche, prévoir les menus de toute la journée, et anticiper les goûts de son mari et de ses p’tits loups, ne pas refaire la même chose que l’avant-veille. En un mot : innover !
Cela vous parle ?

Pour vous qui élevez  vos enfants  à la maison, aucun doute : le livre de recettes est devenu votre bible à l’insu de votre plein  gré. Vous gérez déjà toutes les corvées de votre home sweet home  et le syndrome Maïté vous  a frappé aussi.
Vous devez toujours ajouter plus d’huile, de beurre, couper, trancher come toute cuisinière.

Pourtant, vous n’aimez pas cuisiner. Mais c’est inscrit dans les gènes, la faute aux femmes préhistoriques, qui auraient dû instaurer la parité de ce côté-ci. Quelles looseuses alors…Total, des millions d’années après, la femme moderne est obligée de jongler entre travail domestique et fourneaux, et a intérêt à assurer sous peine que le mâle ne crie au scandale.
Et ce n’est pas mieux pour vous, Mesdames qui  travaillent dans un bureau. À peine le seuil de la porte franchi, vous êtes  assaillies par votre  armée anti-cuisine, qui pose l’éternelle question :
«Maman,  qu’est-ce qu’on mange ? ».

Personne ne s’y trompe. Ce n’est jamais à leur père que votre tribu d’affamés prend ses informations. C’est toujours vous que l’on questionne ou conseille pour le repas du soir.
Comme si à 18h56, après avoir dû gérer des crises financières majeures dans votre boîte, vous arriviez encore à réfléchir. C’est à peine si vous parvenez à aider votre grand de CE2 à faire des multiplications.
La question est reprise par le mâle : « Alors chérie, qu’est-ce qu’on mange ? »
En gros, vous avez  maintenant 15 minutes pour retrouver vos esprits et proposer un menu de chef étoilé, qui devra ravir toute ta tribu. Chouette, hein ?
Au hasard, une petite recette dans le livre de cuisine, page 43… C’est parti ! (Et ça tombe bien, ça ne prend pas beaucoup de temps à préparer).
Pour ce soir, vous vous êtes senties courageuses, mais quid des autres soirées où vous tombez épuisées sur le canapé ? Croyez-vous vraiment que vos p’tits loups vont poser la question fatidique au mâle ?
Bien sûr que non. Vous aurez droit à 5 minutes de répit et ensuite branle-bas de combat, vous préparerez le bon vieux jambon / pâtes / fromage râpé que les enfants adorent et votre mari a en horreur. (Il n’a qu’à cuisiner).

L’alternative Mac’(cra)Do se profile. Inutile d’avoir honte. Dites-vous  bien que si les femmes préhistoriques avaient pu, elles auraient été au resto du coin pour s’épargner de temps en temps la moue de dédain de leurs maris face au plat de tous les soirs. Genre : « kjgkjjknfgjfddhtrtjfkjddkngfdjgb hhgfg  fjffjgfjggjhg   jjhjhfuzryfsa  ouuuuuuuuu »*
*Traduction : « quoi, encore du renne ? Tu ne pouvais pas me faire une bonne côte de bœuf mayo ? » (Passons sur l’anachronisme, évidemment);

La leçon du jour à négocier avec votre mari : que le « qu’est-ce qu’on mange ? » ne s’adresse plus uniquement qu’à vous, mais qu’il soit demandé de manière parfaitement équitable par vos enfants tantôt à vous, tantôt à votre cher et tendre.
Parité dans la cuisine !  Quant à votre mari, il devra arrêter de poser la question qui fâche au risque de passer le restant de ses jours à manger le fameux jambon / pâtes qu’il se préparera lui-même, à force d’avoir voulu le beurre et l’argent du beurre. (Total, la crémière s’en est allée).

Cet article est rédigé par Drôle de Plume, rédactrice pour les professionnels et les particuliers.

Auteur : Alexandra Le Dauphin

Alexandra Le Dauphin est rédactrice web chez Drôle de Plume et auteure de 5 ouvrages "Célibataire, faut pas t'en faire", "Au boulot Chômette "et "Matéli fait son tri", "Les lunettes de Mattéo" et "Toi, mon bébé prématuré".

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